Déjà déménagée du Champ-de-Mars, elle ne peut rester à son actuel emplacement ; il est donc indispensable de la démonter une nouvelle fois afin de l’extraire de son lieu d’agonie et d’imaginer un terrain d’accueil plus favorable. Si aujourd’hui cette délicate construction est en piteux état, elle le doit principalement à la médiocrité de l’endroit où elle siège, à l’écart de la vue des passants. L’unique accès de la Gare s’effectue sur la façade arrière, au travers d’un parking d’immeuble qui clôt une impasse. L’amélioration est donc inenvisageable.
L’environnement, fortement pénalisant, s’avère des plus hostiles à la restauration et à l’épanouissement d’un bâtiment inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques nécessitant, de surcroît, un investissement significatif. En effet, il s’agit d’une friche industrielle sur laquelle trônent des ateliers sans charme, des dépôts à l’air libre de tourets de câbles et de divers matériels ferroviaires. Cet espace triangulaire étriqué est fermé par les longs murs de soutènements des rues aux pieds desquels les trains s’engouffrent continuellement avec fracas. La Gare, surélevée d’environ 2 mètres, ne bénéficie d’aucun dégagement, si ce n’est des vues « imprenables » sur les tranchées des voies dont les parois sont couvertes de noir de fumée et de tags. Si une visite sur place convaincra, par un simple effet de bon sens, les plus opposés à son départ, il faut ajouter, au-delà de toute argumentation, que Réseau Ferré de France souhaite conserver la jouissance sans partage de ce terrain dont il est propriétaire, afin de pouvoir répondre à la constante progression du trafic Saint-Lazare/banlieue.
Faute de recul, il s’avère, impossible de rebâtir les marquises d’origine, donc de redonner à cette construction tout ce qui fait sa légèreté et son élégance. Les Monuments Historiques, conscients autant de ces aspects contraignants qu’environnementaux, sont totalement hostiles à la restauration de la Gare sur son terrain actuel.
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